Le hoquet en Europe

L’Europe regroupe de nombreuses croyances et le hoquet prends des sens bien différents selon s’il est hoqueté en anglais ou en roumain !

Europe médiévale : protection contre les esprits malveillants

Au Moyen Âge, les Européens voyaient dans le hoquet un phénomène ayant le pouvoir d’éloigner les esprits malveillants. Cette période où la frontière entre le monde visible et invisible était particulièrement floue, où les superstitions guidaient de nombreuses pratiques médicales, a donné naissance à une interprétation du hoquet comme un mécanisme de défense spirituelle. Le corps, à travers ce réflexe involontaire, serait capable de repousser les forces démoniaques qui cherchaient à s’emparer de l’âme.

Angleterre : rituels complexes pour chasser le hoquet

Les traditions britanniques ont développé des rituels particulièrement élaborés pour faire passer le hoquet, mêlant pratiques chrétiennes et superstitions ancestrales. L’un de ces rituels consistait à placer de la salive sur l’index de la main droite avant de tracer le signe de croix devant sa chaussure droite, tout en récitant le Credo à l’envers. Cette combinaison de gestes sacrés et de pratiques superstitieuses illustre parfaitement le syncrétisme religieux de l’époque.

Au XVIe siècle, d’autres remèdes étaient préconisés : enserrer fermement le pouce gauche avec la main droite, ou se tenir le menton de cette même main pendant que l’on chantait un évangile. Ces pratiques témoignent de l’importance accordée à la dimension spirituelle du hoquet et de la conviction que seules des actions rituelles pouvaient en venir à bout.

France : commérages et présages

En France, plusieurs interprétations coexistent. Selon une croyance populaire, avoir le hoquet signifie que quelqu’un est en train de commérer sur vous, de parler de vous en mal. Cette superstition fait écho à d’autres croyances françaises comme « les oreilles qui sifflent », créant ainsi un système de signes corporels censés nous alerter sur ce qui se dit de nous en notre absence.

Allemagne : le signe de croix sur papier

En Allemagne, une pratique particulière consistait à découper une croix dans un morceau de papier, à la mouiller, puis à la placer sur le front de la personne souffrant du hoquet. Ce rituel montre comment les symboles chrétiens étaient utilisés comme protection contre les désagréments corporels considérés comme des manifestations de déséquilibres spirituels.

Roumanie : pensées et connexions invisibles

Dans la culture roumaine, le hoquet possède une signification diamétralement opposée : si vous avez le hoquet, c’est que quelqu’un est en train de penser à vous, établissant ainsi une connexion positive entre le phénomène physiologique et les pensées d’autrui. Les Roumains, réputés pour être particulièrement superstitieux, ont développé tout un système d’interprétations corporelles où chaque manifestation du corps devient porteuse de sens.

Cette croyance s’accompagne d’autres superstitions corporelles : lorsque les oreilles bourdonnent, cela signifie que quelqu’un dit du mal de vous, créant ainsi une dichotomie entre le hoquet (pensées positives) et les bourdonnements d’oreilles (médisance).

Europe centrale et de l’Est : transmission familiale des superstitions

En Europe de l’Est, les superstitions autour du hoquet se transmettent particulièrement au sein des familles. Une pratique brésilienne d’origine européenne rapporte l’utilisation d’un fil de couture rouge que l’on devait rouler entre ses doigts pour ensuite poser la boule de fil sur le front afin de faire passer la crise de hoquet. Cette pratique illustre comment les remèdes contre le hoquet mêlent gestes rituels et symbolisme des couleurs, le rouge étant souvent associé à la protection et à la chance dans de nombreuses cultures européennes

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