
Amérique du Nord : popularité et pensées d’autrui
En Amérique du Nord, le hoquet est considéré comme un indicateur de popularité selon une croyance répandue. Cette interprétation positive transforme un désagrément physique en signe de notoriété sociale, reflétant l’importance accordée à l’image sociale dans les cultures nord-américaines contemporaines.
Aux États-Unis, une superstition d’origine russe s’est également implantée : pour découvrir qui pense à vous, il suffirait de réciter mentalement les noms de vos connaissances, et lorsque le hoquet s’arrête après avoir prononcé un nom spécifique, c’est que cette personne vous manque. Cette pratique rituelle transforme le hoquet en un jeu de divination affective.

Amérique centrale et Mexique : connexions avec l’invisible
Au Mexique et en Amérique centrale, régions où les traditions préhispaniques se mêlent aux croyances catholiques apportées par les conquistadors, le hoquet prend des dimensions particulières. Les cultures aztèques et mayas, qui accordaient une grande importance aux manifestations corporelles comme messages divins, ont laissé leur empreinte sur les interprétations contemporaines.
Dans certaines communautés d’Amérique latine, on utilise un remède singulier impliquant du fil rouge : il faut mouiller ce fil avec de la salive, le rouler entre ses doigts, puis placer la petite boule obtenue sur le front. Le choix de la couleur rouge n’est pas anodin : dans de nombreuses cultures latino-américaines, le rouge est associé à la protection spirituelle et à l’éloignement des mauvais esprits. Une variante plus élaborée, issue de la tradition romani mais adoptée en Amérique latine, consiste à attacher une clé à un fil rouge, le placer autour du cou et jeter la clé par-dessus l’épaule gauche.
Amérique du Sud : entre présages spirituels et croyances métissées
En Amérique latine, région imprégnée de superstitions et de croyances où le « magique » fait partie de la vie quotidienne, le hoquet peut être interprété de diverses manières selon les régions. Certaines traditions évoquent l’idée que le hoquet serait un signe que l’âme tente de se libérer temporairement du corps pour s’élever vers des sphères spirituelles supérieures.
D’autres croyances populaires suggèrent que l’apparition soudaine et inexpliquée du hoquet pourrait être un signe d’une attaque psychique ou d’un envoûtement, reflétant une vision du monde où les forces invisibles interagissent constamment avec le quotidien.

Au Brésil, pays marqué par le syncrétisme religieux entre catholicisme, cultes afro-brésiliens et traditions amérindiennes, le hoquet peut être interprété comme un signe de communication avec le monde spirituel. L’influence des religions d’origine africaine comme le Candomblé et l’Umbanda, où le corps est considéré comme un canal de communication avec les orixás (divinités), donne au hoquet une dimension sacrée particulière.
Aux Philippines, mais aussi dans certaines communautés d’Amérique latine d’origine espagnole, on applique un petit carré de papier essuie-tout humide directement sur le front pour faire passer le hoquet. Cette pratique, bien que simple en apparence, témoigne de la croyance selon laquelle le hoquet peut être « refroidi » par un contact humide sur le front, zone considérée comme un point énergétique important dans de nombreuses traditions.
Le hoquet dans les communautés amérindiennes
Les peuples autochtones d’Amérique ont développé leurs propres interprétations du hoquet, souvent liées à leurs cosmogonies complexes. Dans certaines traditions amérindiennes, le hoquet est perçu comme un déséquilibre entre l’individu et les forces naturelles, nécessitant des rituels de purification pour rétablir l’harmonie. Ces croyances s’inscrivent dans une vision holistique de la santé où le physique, le mental et le spirituel sont indissociables.
Un continent de syncretisme
Ce qui caractérise les croyances américaines autour du hoquet, c’est leur nature profondément syncrétique. Les influences européennes apportées par la colonisation se sont mêlées aux traditions autochtones millénaires et aux pratiques africaines importées pendant la période de l’esclavage, créant un système de croyances unique et stratifié. Le hoquet devient ainsi un point de rencontre symbolique entre différentes visions du monde, chacune apportant sa propre interprétation de ce phénomène universel.



